Samedi 4 octobre 2014 00:00
Saint François d'Assise (1182-1226), saint Patron de l'Italie
http://christroi.over-blog.com/article-saint-francois-d-assise-1182-1226-58055772.htmlFrançois naquit à Assise, en Ombrie (Italie, 1181), dans une famille riche. Comme ses parents, qui étaient marchands, faisaient beaucoup de commerce avec les Français, ils lui firent apprendre la langue française et il parvint à la parler si parfaitement, qu'on lui donna le nom de François, quoiqu'il eût reçu celui de Jean au baptême.
Il vit comme tous les jeunes de son âge et de son époque diverses expériences : les fêtes, les escapades et même la guerre durant laquelle il est fait prisonnier et souffre de maladie. Durant sa convalescence, il ressent une insatisfaction profonde face à la vie. Il cherche, il regarde autour de lui mais il reste sans réponse...
Un jour en écoutant un passage de l'Évangile, il lui vient une réponse à ce qu'il cherche : passer sa vie à aimer toute la création. Il transforme alors sa vie, il se fait pauvre, se soucie d'annoncer les messages de joie, d'espoir et d'amour contenus dans la Bible, et de porter la paix aux gens et à toute la Création. Il s'habille d'un vêtement gris et se ceint la taille d'un cordon. Il porte ainsi le vêtement du pauvre de son époque.
Sa naissance avait été marquée par une merveille : d'après un avis du Ciel, sa mère le mit au monde sur la paille d'une étable. Dieu voulait qu'il fût, dès le premier moment, l'imitateur de Celui qui eut pour berceau une crèche et est mort sur une croix.
Sa conversion fut accompagnée de plus d'un prodige : un crucifix lui adressa la parole ; un peu plus tard, il guérit plusieurs lépreux en baisant leurs plaies. Son père fit une guerre acharnée à cette vocation extraordinaire, qui avait fait de son fils, si plein d'espérance, un mendiant jugé fou par le monde. François se dépouilla de tous ses vêtements, ne gardant qu'un cilice, et les remit à son père.
C'est dans la prière qu'il trouvait toute sa force pour aimer et pour aider les autres. Un jour, il réalisa que toute la Création formait une grande famille, une sorte de fraternité universelle. Il invita tous les humains à l'amour mutuel et au respect de notre mère la Terre, notre soeur la Lune, notre frère le Soleil... Il s'adressait à tous les êtres, à la nature entière; il invitait les oiseaux à chanter avec lui, il leur adressait la parole, ils l'écoutaient : "oiseaux, mes frères, dit-il, n'aimez-vous pas votre Créateur, qui vous donne ailes et plumes et tout ce qu'il vous faut ?" Puis il les bénit et leur permit de s'envoler.
Un jour pendant qu'il parlait en plein air, des hirondelles babillèrent et le dérangèrent; il les pria de se taire: elles obéirent. Il sauva un lièvre poursuivi par les chasseurs; il racheta un agneau que le boucher s'apprêtait à tuer. La nature elle-même, il l'embrassait dans sa charité sans bornes : moissons, vignes, bois, pierres, le feu, l'eau, l'air, tous les éléments, il fraternisait avec eux, et les invitait tous à l'amour de Dieu.
Un jour, il entendit, à l'évangile de la messe, ces paroles du sauveur : « Ne portez ni or ni argent, ni aucune monnaie dans votre bourse, ni sac, ni deux vêtements, ni souliers, ni bâtons. » Dès lors, il commença cette vie tout angélique et tout apostolique dont il devait lever l'étendard sur le monde. On vit, à sa parole, des foules se convertir ; bientôt les disciples affluèrent sous sa conduite ; il fonda un ordre de religieux qui porta son nom, et un ordre de religieuses qui porte le nom de sainte Claire, la digne imitatrice de François.
François alla en Egypte avec onze religieux, évangélisa les infidèles, en convertit un grand nombre, et en reçut même plusieurs dans son ordre.
En 1219, il rencontra le Sultan de Babylone Malek el-Kamil dans l'idée de le voir convertir vers la religion chrétienne.
S'étant adjoint pour compagnon frère "Illuminé" ou "Lumineux", homme d'intelligence et de courage, il s'était mis en route traversant la mer et se retrouvant dans le pays du sultan. Quelques pas plus loin, ils tombaient dans les avant-postes des sarrazins, et ceux-ci, plus rapides, se précipitèrent sur eux. Ils les accablèrent d'injures, les chargeant de chaînes et les rouant de coups.
À la fin, après les avoir maltraités et meurtris de toutes manières, ils les amenèrent, conformément aux décrets de la divine Providence, en présence du sultan: c'était ce qu'avait désiré François.
Le prince leur demanda qui les envoyait, pourquoi et à quel titre, et comment ils avaient fait pour venir; avec sa belle assurance, François répondit : "Je suis envoyé par Dieu pour dire au Sultan et à son peuple le chemin du salut et leur annoncer l'Evangile qui est la Vérité... Si vous voulez vous convertir au Christ, ton peuple et toi, c'est très volontiers que, pour son amour, je resterai parmi vous" (Saint Bonaventure,Legenda Minor, 9,
.
Puis il prêcha au sultan Dieu Trinité et Jésus sauveur du monde, avec une telle vigueur de pensée, une telle force d'âme et une telle ferveur d'esprit qu'en lui vraiment se réalisait de façon éclatante ce verset de l'Évangile: "Je mettrai dans votre bouche une sagesse à laquelle tous vos ennemis ne pourront ni résister ni contredire". Le sultan commença par obliger les frères à marcher sur un tapis couvert de croix pour vérifier s'ils oseraient commettre un acte sacrilège en les piétinant. François déjoua le piège avec humour: "Ce n'est pas la croix du Christ que tu as posée là mais celles des deux brigands crucifiés à ses côtés!".
Nous ne saurons pas grand chose de cet échange sinon que François aurait parlé de la Trinité. Il aurait aussi proposé de se livrer à une ordalie. François et le théologien musulman se jetteraient dans le feu; celui qui sortirait indemne prouverait la supériorité de son Dieu. Le pari ne fut pas tenté. Témoin de cette ardeur et de ce courage, "le sultan écoutait François avec plaisir et le pressait de prolonger son séjour auprès de lui" (Saint Bonaventure,Legenda Minor, 9,
.
Le sultan renvoya François avec une grande courtoisie en lui demandant de prier pour que lui-même Malek el-Kamil découvre la vérité. Il offrit à François de nombreux et riches cadeaux que l'homme de Dieu méprisa comme de la boue: ce n'était pas des richesses du monde qu'il était avide, mais du salut des âmes. Le sultan n'en conçut que plus de dévotion encore pour lui, à constater chez le saint un si parfait mépris des biens d'ici-bas. François accepta seulement un laisser-passer pour les Lieux saints. Il quitta le pays du sultan escorté par ses soldats". "Il semble, souligne Albert Jacquard (Le Souci des Pauvres, éd. Flammarion, 1996) que le sultan n'oublia pas le sourire de François, sa douceur dans l'expression d'une foi sans limite. Peut-être ce souvenir fut-il décisif lorsqu'il décida, dix années plus tard, alors qu'aucune force ne l'y contraignait, de rendre Jérusalem à l'empereur Frédéric II.
Au terme de sa vie, il rédige ce qu'on appelle le "Cantique du frère Soleil" qui est l'aboutissement de ses enseignements sur le respect et l'amour que tous les humains doivent porter envers toutes les créatures de Dieu. Il rejoint ainsi les préoccupations de ceux et celles qui se soucient de la défense de la nature, des animaux et de l'environnement. C'est d'ailleurs pourquoi, en 1979, il est proclamé "patron des écologistes".
C'est François d'Assise qui créa la première crèche que l'on retrouve souvent sous "l'arbre de Noël". Nous sommes en 1223 et François se trouvait à Greccio, une ville de l'Italie. Il dit à l'un de ses amis, qui avait mis à la disposition des frères une grotte dans la montagne: "Je veux célébrer Noël avec toi, cette année, dans la grotte. Tu y installeras une mangeoire pleine de foin. Fais venir un bœuf et un âne. Il faut que cela ressemble à la crèche où est né Jésus". Et tous les habitants de la ville vinrent entourer les frères et assister à la Messe de Minuit. Ils étaient si nombreux, avec leurs cierges et leurs lanternes, que le bois était éclairé comme en plein jour. La Messe fut dite au-dessus de la mangeoire qui servait d'autel. L'année suivante, les habitants de Greccio avaient raconté avec tant d'admiration les merveilles de cette belle nuit de Noël que, un peu partout, on se mit à reconstituer, dans des grottes ou des étables, la scène touchante de la naissance de Jésus. Et c'est pourquoi maintenant, nous avons partout des crèches à Noël.
S'étant livré à un jeûne de quarante jours, en l'honneur de saint Michel archange, François eut le jour de l'Exaltation de la Sainte Croix, une apparition : un séraphin, formant avec ses ailes l'image du crucifix, lui imprima, aux mains, aux pieds et au côté, les stigmates des plaies du Sauveur causées par les clous et la lance. Deux ans après, étant très gravement malade, il se fit transporter à Sainte-Marie des Anges, où il mourut le 4 octobre 1226.
François fut canonisé par Grégoire IX, en 1228. Son corps, que l'on avait caché, afin de mieux s'en assurer la possession, dans la crypte de l'église bâtie en son honneur en 1230, fut découvert en 1818. Pie XII le proclama patron de l’Italie.
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Sources: 1; 2; 3, Mgr Paul Guérin, Vie des saints pour tous les jours de l'année, Editions D.F.T., Saint-Etienne 2003, p. 617-620; Stan Rougier, Saint François d'Assise ou la Puissance de l'amour, Albin Michel, Saint-Amand-Montrond 2009, p. 136-137.