« On dit que la France est la fille aînée de l’Église, mais pas la plus fidèle, est-ce vrai ? ».

Nous ne méritions pas de passer 45 minutes avec le pape ! »
12/06/2015 | Par Marine Tertrais


Edouard et Baptiste ont rencontré le pape François le 11 juin.


Baptiste et Edouard, les deux lycéens qui avaient choisi de réaliser leurs TPE sur l’influence de l’Église catholique en France, ont obtenu une audience privée avec le pape François le 11 juin pour lui présenter leur travail, en même temps les groupes de musique Glorious et Hopen.

Pour Famille chrétienne, Édouard revient sur cette rencontre exceptionnelle.

Comment s’est passée cette rencontre avec le pape ?

Le rendez-vous était à 18 h, ce jeudi, à la Maison Sainte-Marthe. Nous sommes arrivés à 17 h 40 et ce qui est incroyable, c’est que le pape est arrivé avec 15 minutes d’avance. Du coup, nous n’étions pas prêts, la moitié du groupe n’était pas encore là. La rencontre commençait bien…

Nous avons été accueillis par le chant « Dans la joie » de Glorious, le pape paraissait ému et heureux. Il nous a fait signe de nous asseoir et nous avons, à tour de rôle, présenté notre travail. Avec Baptiste, nous avons été les premiers à lui présenter notre TPE et nous lui avons dit : « Saint-Père, cette année nous avons voulu montrer que l’Église de France reste belle ». Il nous a répondu : « On dit que la France est la fille aînée de l’Église, mais pas la plus fidèle, est-ce vrai ? ». Alors nous lui avons lancé : « Elle est peut-être infidèle mais elle a encore beaucoup de fidèles. »

Ensuite Hopen et Glorious lui ont présenté leurs CD et après on s’est tous assis à ses pieds, par terre, comme devant notre grand-père et nous lui avons posé des questions : « Comment faire revenir la joie dans nos paroisses ? » « Que faire pour l’Église en France ? »

Il nous a dit : « Priez et témoignez toute votre vie dans un esprit de famille et dans la joie. Sortez de vous-mêmes, allez à la rencontre du Christ, allez à la rencontre des autres ».

Après il y a eu un grand silence et il a dit : « Est-ce que vous parlez à Jésus ? »

On dit que la France est la fille aînée de l’Église, mais pas la plus fidèle, est-ce vrai ? Pape François

Un des membres du groupe Glorious a proposé au Saint-Père de prier, nous avons entonné un chant très calme, sur la grâce, et nous avons vu le pape fermer les yeux, alors nous avons fait la même chose. Après le chant, il y a eu deux minutes de silence total, accompagnées de quelques accords de guitare. Alors Thomas Pouzin de Glorious a pris la parole et a dit : « Jésus, nous te confions le père Jorge Mario Bergoglio qui est avec nous, donne-lui la force dont il a besoin. »

Et le Saint-Père a continué : « Jésus, donne à ton Église beaucoup d’autres jeunes comme eux. »

Nous avons, à nouveau, chanté un chant de louange puis nous nous sommes échangés nos cadeaux. Il nous a alors dit : « Ne bougez pas, je vais vous chercher quelque chose ». Et il est parti nous chercher La joie de l'Évangile, sa première exhortation apostolique, dans une très belle édition du Vatican avec le blason du pape.

Pour finir il a lancé : « Jésus est la Vie. Croyez, vous n’avez rien à craindre ! »

Et avant de partir : « N’oubliez pas vos affaires, moi j’oublie toujours tout ».

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué chez lui ?

Il est d’une telle simplicité. Les membres de Glorious avaient déjà rencontré Jean-Paul II et Benoît XVI et ils nous ont dit que cette rencontre n’avait eu rien à voir avec les précédentes. Le pape François a fait sauter tout le protocole, nous étions seuls dans la pièce avec lui. C’est lui qui ouvre les portes, qui prend la chaise où il souhaite s’asseoir, c’est lui qui écrit. Il nous a semblé véritablement libre. Il n’y avait pas de secrétaire ou de monseigneur à ses côtés. C’était vraiment exceptionnel, j’ai pu aller dans ses bras, faire des photos avec lui, il s’est vraiment intéressé à nous.

Dans quel état d’esprit êtes-vous après cette visite ?

Je n’ai qu’une envie c’est louer le Seigneur. Je suis tellement heureux. C’est tellement incroyable d’avoir rencontré le pape, d’avoir croisé son regard, d’avoir pu entendre son enseignement. Dieu nous a tellement gâtés avec ce rendez-vous. Nous ne méritions pas de passer 45 minutes avec le pape, de prier avec lui, d’être béni par lui. C’était juste : wahou !