LA SAINTE FAMILLE POUR MODÈLE.Et lui va son chemin, « un chemin de catéchèses », choisi à dessein pour « thème s’inscrivant dans cette période charnière entre deux assemblées du Synode » sur la famille, afin d’admirer et promouvoir « la beauté du mariage chrétien […], un sacrement qui se réalise dans l’Église et qui fait aussi l’Église, en initiant une nouvelle communauté familiale. »
C’est ainsi que le Pape a inauguré l’an dernier, le 10 décembre, cette série de catéchèses sur la famille, par une mise au point sur « ce qui s’est vraiment passé au Synode d’octobre 2014 » :
« Aucune intervention n’a remis en question les vérités fondamentales du sacrement de mariage, c’est-à-dire : l’indissolubilité, l’unité, la fidélité et l’ouverture à la vie ».
C’est pourquoi, rappellera-t-il le 25 mars 2015 :
« Tous, le Pape, les cardinaux, les évêques, les prêtres, les religieux et les religieuses et les fidèles laïcs, nous sommes tous appelés à prier pour le synode. C’est ce dont nous avons besoin, et non de commérages ! »
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http://crc-resurrection.org/liens-utiles/archives/il-est-ressuscite/no-153-juillet-2015/francois-ami-de-lepoux/En attendant, il consacre les audiences du mercredi à expliquer les « vérités fondamentales » qui fondent la famille humaine et chrétienne sur l’exemple de la Sainte Famille de Jésus, Marie, Joseph : « Jésus est né dans une famille. Il aurait pu venir de manière spectaculaire, comme un guerrier, un empereur… Non : il vient comme un fils de famille… Dieu a choisi de naître dans une famille humaine. » (17 décembre 2014)
La Sainte Famille illustre « la vocation et la mission de la famille, de toute famille : accueillir Jésus, l’écouter, parler avec Lui, le protéger, grandir avec Lui, et ainsi de rendre le monde meilleur ».
AMOUR PATERNEL D’ABORD.
Dans la sixième catéchèse de cette série, le 4 février 2015, le Pape part de l’expérience la plus universelle, et en sonde la « profondeur » :
« L’expérience humaine d’être fils ou fille, qui nous permet de découvrir la dimension plus gratuite de l’amour, qui n’a jamais fini de nous étonner. C’est la beauté d’être aimés en premier : les enfants sont aimés avant d’arriver. Je rencontre très souvent, sur la place [Saint-Pierre], des mamans qui me montrent leur ventre et me demandent la bénédiction… Ces enfants sont aimés avant de venir au monde. Et cela, c’est la gratuité, c’est l’amour ; ils sont aimés avant leur naissance, comme l’amour de Dieu qui nous aime toujours en premier. Ils sont aimés avant d’avoir fait quoi que ce soit pour le mériter, avant de savoir parler ou penser, et même carrément avant de venir au monde !
« Être enfant est la condition fondamentale pour connaître l’amour de Dieu, qui est la source ultime de ce véritable miracle. Dans l’âme de tous les enfants, aussi vulnérables soient-ils, Dieu dépose le sceau de cet amour, qui est à la base de sa dignité personnelle, une dignité que rien ni personne ne pourra détruire. »
À croire que notre Saint-Père le pape François a lu l’abbé de Nantes, notre Bx Père fondateur. Dans son commentaire de la Constitution conciliaire Gaudium et Spes, au chapitre “ De la dignité du mariage et de la famille ”, notre Père écrit :
« On peut considérer que le mariage est premier, par rapport à la famille qui en est le but et l’œuvre. Nous sommes alors dans une perspective et une éthique selon Jean-Jacques Rousseau. Les jeunes gens se marient comme ils veulent et leur contrat est d’association, tout le reste suivra ce premier acte fondateur, lui-même suivant l’inclination de la jeunesse à l’amour point trop mêlée d’autres considérations. L’opinion moderne en tient pour cette option individualiste. Le Concile, qui veut entrer dans ses vues, l’appellera option personnaliste et évangélique sans y rien changer. Le titre du chapitre suppose ce choix éthique : “ De la dignité du mariage et de la famille ”.
« Mais on peut considérer d’abord ce qu’est la famille, soit historiquement, soit sociologiquement. Historiquement, je vais vous surprendre : “ Au commencement ” est Dieu le Père qui crée pour sa Gloire, et par son Verbe, Adam dont il tire Ève son épouse pour mère de tous les vivants. C’est, sur la terre, la famille de Dieu, semblable à la communauté des trois Personnes divines. On y voit l’autorité paternelle s’exercer pour le bien de son fils, car “ Adam est fils de Dieu ” (Lc 3, 38), et l’obéissance s’exercer en Adam avant et après la rébellion, et l’amour y répondre dans l’exacte mesure où Adam est pour Ève la figure du Verbe divin, du Messie qui doit venir. Le mariage du fils est d’abord une prérogative du Père. » Au concile Vatican III, « Notre titre sera : De la famille, du mariage et de la procréation… » (Autodafé, p. 512)
C’est en effet l’ordre suivi par le Pape dans ses catéchèses. Point n’est besoin de penser que François a lu Georges de Nantes. C’est seulement, après la “ désorientation ” conciliaire, le retour au bon sens
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