Veilleurs Missionnaires - Temoignages

Marie, Mère de miséricorde

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

«Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses
disciples. Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » (Jn 2, 1-5)


Ce récit de l’Évangile selon saint Jean nous est familier. Il nous parle d’un mariage, d’une alliance, c’est-à-dire d’un moment de joie et d’amour, d’un temps de bonheur. « Marie était là ». Jésus et ses disciples étaient invités. La participation de Jésus à une noce et au
festin révèle son amour pour la vie et la joie. Au milieu du repas on
manqua de vin. Ce manque risque de mettre en cause la réputation
d’un hôte qui n’a pas su prévoir la quantité de vin nécessaire. Le
manque de vin risque d’atténuer la joie de la fête. Marie regarde, attentive et compatissante ; elle comprend que la situation est potentiellement embarrassante. Elle prend les devants et s’adresse à
son fils : « ils n’ont pas de vin ». Marie sait que Jésus est la plénitude du bonheur et lui seul peut combler les manques de l’homme. Dieu seul peut étancher notre soif, lui seul peut réellement transformer nos vies. Malgré la réponse étonnante de Jésus à sa mère, qui pourrait presque signifier « de quoi te mêles-tu ? », elle a confiance. Elle connait son fils et, pleine de foi, elle demande aux serviteurs de faire de même : « Quoi qu’il vous dise, faites-le ». A Cana, Marie apparait comme sollicitude pour les hommes, comme médiatrice de l’amour de Jésus, relais maternel de miséricorde.
Oui, elle est la Mère de Jésus. Jésus est le visage de la miséricorde du Père (Pape François). Marie est la Mère de la miséricorde (Misericordiae Vultus, n°24).

Comme Marie et avec elle, regardons dans nos vies et autour de nous. Découvrons le vin qui manque, celui qui donne plus de joie à notre manière de témoigner du Christ : la foi et l’amour ?

L’espérance et la bienveillance pour autrui ? La paix et la justice ? Etc.

Confions toutes nos misères à Jésus, le seul capable d’étancher notre soif. Invitons nos frères et sœurs à opter pour la fidélité et la confiance en Dieu. Écoutons Marie nous dire : « Tout ce qu’il vous dira faites-le ». Que nous dit-il aujourd’hui en cette année sainte de la miséricorde ? « Soyez miséricordieux comme votre Père est
miséricordieux » (Lc 6, 36)

Chers frères et sœurs, nous disons merci à sœur Élisabeth pour son service et je me présente à vous par ce bulletin et confie à vos prières le début de ma mission au service des veilleurs missionnaires.
Sr Aimée Nshobole Maheshe, cmt

Veilleurs Missionnaires

DÉCOUVRIR LA MISSION DES SŒURS DE SAINT-JOSEPH DE LYON A KOTTAR EN INDE

Tout d'abord permettez-moi de me présenter à vous. Je suis Shiji James Kizhakkedath. Je suis née et j’ai grandi au Kerala, l'un des États du Sud de l'Inde. Je suis entrée dans la Congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Lyon en 1996.

Après ma première profession j'ai servi la Congrégation dans
différentes communautés en faisant diverses activités.

Concernant ma formation, j’ai fait une Maîtrise en Administration
des affaires et gestion financière. Je suis en France depuis un an.
J'ai répondu à un appel de la Congrégation pour son service. Pour le moment, je fais l'apprentissage de la langue et de la culture française. Je pense pouvoir ensuite m'investir dans la mission qui me sera confiée ici.

Je crois que Dieu accorde ses bénédictions sans discrimination. Il choisit des personnes à cet effet pour que son amour soit partagé et que chaque être rende louange à Dieu le créateur. Pour moi, comme Sœur de Saint-Joseph, j'ai la joie d'avoir reçu cet appel, avec la responsabilité de partager avec les autres l'amour de Dieu, sa miséricorde, sa compassion et sa générosité telles que je les ai connues dans ma vie. Être Indienne, venant d'un pays multiculturel avec des religions, des cultures et des coutumes différentes et voyant
les réalités de notre société je suis convaincue de ma responsabilité d'aider les gens à venir plus près de Dieu.

J'ai eu l'occasion de travailler dans nos communautés qui sont dans des diocèses différents. Je voudrais partager avec vous deux
expériences que je chéris toujours dans les missions qui m'ont été confiées. Dans un premier temps, j'ai travaillé pour les femmes âgées, abandonnées dans les rues de Kanyakumari dans le Diocèse de Kottar dans l'État du Tamil Nadu. Dans de nombreuses régions de l'Inde on peut voir les veuves et les femmes rejetées par leurs enfants et leur famille pour différents motifs : les habitudes familiales, les crises financières et les problèmes dans la famille.

Nous, les sœurs, nous accueillons ces femmes et nous prenons soin d'elles autant que possible, à la manière de Mère Teresa. J'ai
accompagné ces femmes dans les derniers moments de leur vie : les soigner, les aimer, leur donner l'espoir, les aider à se réconcilier avec leur expérience passée et mourir en étant pleine de reconnaissance envers Dieu qui leur donne la grâce de finir leur vie à l'abri, dans une maison, entourées de nos soins et de notre amour. Il était très émouvant pour moi d'être présente près d'elles lorsqu’elles rendaient leur dernier soupir et de les aider à mourir dans la dignité avec
laquelle Dieu les a créées. Leur vie m'a touchée à différents niveaux. Vivant avec elles et partageant leur douleur, cela m’a appris à être plus humaine, plus affectueuse et plus compréhensive. Cette mission m'a également permis de vivre notre charisme de la double union entre les hommes et avec Dieu.

J'ai aussi eu l'occasion de travailler dans le bureau de notre université où environ 4 000 jeunes filles étudient. L'Université "Fatima College” se trouve dans l’Archidiocèse de Madurai, également dans le Tamil Nadu. Ce fut une expérience complètement différente. Ces jeunes
ont de la créativité, beaucoup de vie, beaucoup de nouvelles idées et pensées. En même temps nous trouvons les problèmes de la jeunesse, l'influence des mauvaises fréquentations, le manque d'argent des familles pour payer les études etc. Pour moi, ces difficultés sont un appel et une grande responsabilité pour former ces jeunes et leur transmettre les valeurs du Christ.

En même temps nous avons des mouvements pour les enfants et les jeunes comme “Mission Legue”, des mouvements de jeunesse catholique etc. Nous encourageons beaucoup les activités missionnaires et les vocations missionnaires. Il y a plusieurs prêtres et religieuses, originaires en particulier du Kerala qui ont répondu à l'appel missionnaire ; ils sont aujourd’hui dans différentes parties du monde comme l'Amérique Latine, les pays africains etc.

Nous, Sœur de Saint-Joseph en Inde, nous sommes engagées dans différents ministères comme l'éducation, la pastorale, le service social etc. Notre priorité est le développement des femmes et des enfants.

Bien qu'il y ait beaucoup de joie à rendre ces services, il y a aussi de grands défis à relever. Aujourd'hui en Inde, le christianisme est de
moins en moins respecté. Dans de nombreuses régions du pays, les chrétiens sont persécutés et les organisations catholiques sont souvent perturbées par le fondamentalisme hindou. Les chrétiens ont très peu de liberté. C'est un véritable défi pour nous de garder notre
foi chrétienne et d’aller de l'avant en ayant confiance en Dieu et en optant pour l’espérance chrétienne. Je pourrais dire qu'être chrétien exige du courage, de la volonté, de la persévérance et un amour profond pour Dieu, comme celui des prophètes. Dieu nous appelle
aujourd’hui à être des prophètes.

Prions pour que l'Esprit de Dieu règne dans le cœur de chacun. Qu’il nous permette de répondre à son appel avec courage, conviction et
une foi profonde en Dieu. Ainsi adviendra un monde où chacun sera reconnu, respecté, et pourra expérimenter l'amour, la paix et la liberté que Jésus est venu nous donner.